Racisme et football

Publié le par Xavier Cheneseau

 

Racisme : Un révélateur du mal-être de la société européenne


Dans les années 70 et 80, les supporters accablaient d’injures les joueurs de couleurs. La fermeté des campagnes condamnant ces manifestations avait fini par porter leurs fruits.
Hélas, les préjugés n’ont pas disparu. Depuis quelques années, un racisme insidieux empoisonne les terrains de jeu. Dans toute l’Europe, les rencontres de football servent de défouloir aux esprits les plus étroits. A l’issue d’un match entre les Basques de Real Sociedad et l’Atletico de Madrid qui se solde par un score nul, les supporters s’affrontent violemment. Un supporter basque est tué. Pour la version officielle, c’est une échauffourée qui a mal tourné. Lors de la rencontre, ce groupe de l’Atletico chantait sur l’air de l’hymne national espagnol: « Dehors, dehors les pédés, les nègres, les Basques et les Catalans»… c’est tout dire.
Le club italien Udine était conduit à abandonner son projet de recruter le joueur israélien Ronnie Rosenthal…
Rarement politique, ce racisme s’explique pour partie par la prise en compte les rivalités entre club. Il ne faut pas oublier, par exemple que pendant la Coupe du monde de 1990, les supporters de Naples avaient renié leur équipe nationale pour l’équipe d’Argentine, dans laquelle évoluait Diego Maradona, qui était pour eux un véritable héros. Fondée sur l’antagonisme, la culture des clubs de supporters blancs exige de recourir à l’insulte efficace, celle qui saura le mieux blesser. Au Royaume-Uni, les supporters de tous les clubs rivaux de Liverpool scandent régulièrement: «Plutôt être pakistanais qu’habitant de Liverpool». En Italie, les supporters nordistes parlent souvent des «Noirs» quand ils évoquent leurs adversaires méridionaux… Afin d’associer les Italiens du Sud à la noirceur suffit à raviver de vieux fantasmes nés de la proximité géographique de l’Afrique. Le racisme apparaît comme marginal plutôt que programmatique: il représente une arme parmi d’autres, utilisable dans les rivalités ritualisées entre supporters, lorsque les circonstances s’y prêtent. Ainsi, Nicolas Sakozy, En France a fait prendre des mesures énergiques pour voir disparaître de tels comprtements. Ni les chants, adaptés du répertoire communiste ou fasciste, ni les hymnes chrétiens entonnés par les fans britanniques, ne permettent de conclure à de quelconques affinités politiques ou religieuses. On se fourvoierait à chercher ses origines dans l’influence de l’extrême droite ou dans une déviance psychologique des supporters. Cette violence n’est peut être qu’un symptôme supplémentaire du mal-être de la société européenne.

Xavier Cheneseau

Publié dans xavier.cheneseau

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